Le Président de l’Association des Fonds routier africains (AFERA) indique les conditions à remplir pour que la route joue un rôle économique incontestable en Afrique.
Vous pensez connecter les pays à travers les routes…
Oui, nous sommes pleinement dans l’agenda 2063 de l’Union africaine. C’est pour cette raison qu’entend qu’organisation nous avons noué un partenariat avec l’Union africaine, pour entrer dans cette connectivité de l’Afrique. Nous demandons aux bailleurs de fonds de nous aider à contribuer au financement de nos routes. Mais en même temps, on ne peut pas demander aux bailleurs de fonds de financer et entretenir car l’entretien est une responsabilité nationale. Que les ressources du Fonds routier soient améliorées, mais qu’elles soient mieux gérées aussi parce que l’amélioration de la programmation, les ressources sont certes insuffisantes, mais il faut mieux les utiliser aussi. C’est pour cette raison que la réunion de Douala (du 28 au 30 janvier 2020 Ndlr) a une importance, parce qu’à la précédente réunion à Conakry, nous avons eu l’idée de mettre en place un secrétaire exécutif qui va être auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba, nous allons préparer l’assemblée générale de 2020.
Avec la mise en place de la zone de libre échange continentale africaine, l’AFERA a-t-il un rôle à jouer ?
Le principal mode de transport en Afrique, c’est la route. Il supporte 80 % des échanges en Afrique. Vous ne pouvez pas avoir un commerce efficient, un commerce libre, si vous n’avez pas de bonnes routes. Donc en cela, les Etats investissent énormément dans la route. La question de l’entretien reste primordiale parce que les gouvernements dans ce système démocratique, l’entretient n’est pas vendable aux électeurs. Ce qui est vendable, c’est la construction d’une nouvelle route. Vous comprenez un peu le contexte dans lequel nous évoluons. C’est en cela que l’AFERA a conclu un accord avec la direction des routes de l’Union africaine.
Vous êtes une trentaine de pays au sein de l’Association. Y –a-t-il des pays qui peuvent être présentés comme des modèles ?
Oui, tous les pays ne sont pas à la même échelle. Il y a des Fonds routiers de première génération, c’est-à-dire qui vivent essentiellement des subventions de l’Etat et ça, nos Etats avec des budgets qu’ils ont, ce n’est pas tenable. Il y a en suite des fonds routier de deuxième génération, où il y a une flexibilité de financement déconnecté du budget de l’Etat. Et puis il y a certains pays qui sont allés à la troisième génération qui financent l’investissement routier. Nous avons des pays où le réseau routier est un exemple : la Namibie est un bon exemple de gestion de route. Il y a les pays comme la Zambie qui en plus des problèmes de route qu’il y a, finance l’investissement donc, il y a des pays qui sont des exemples. Mais en termes de gestion de ressources, tous les pays de l’AFERA sont des exemples parce que nous sommes cités comme des exemples de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement en termes d’efficacité de la gestion.
Vous semblez être dépendants des financements extérieurs. Où passe donc l’argent des péages ?
Il faut que nous clarifiions une chose. La BAD, l’Union européenne, la Banque mondiale, financent énormément les projets de construction de routes. L’entretien de routes est essentiellement financé dans tous les pays par les Etats eux-mêmes à travers un système de financement qui est certes déconnecté du budget de l’Etat mais ce n’est pas le cas dans la plupart de nos pays. La BAD et l’Union européenne viennent en termes d’expertise, ils ne financent pas. Vous ne pouvez pas demander aux bailleurs de fonds de financer la nouvelle route et demander de financer l’entretien. C’est comme si on demandait à quelqu’un d’autre d’entretenir votre maison pour vous. Non, c’est notre responsabilité.
Propos recueillis par
Aloys Onana