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Tribune du Père Nguimbus : Je vois nos intellectuels comme de grandes brasseries qui distillent l’imbécilité au point de faire de celle-ci notre identité citoyenne

by EDC
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Pour l’intellectuel homme de Dieu, penser l’émergence en face des intelligences nourries par la peur ne mène nulle part. Aussi, le Cameroun navigue dans une sorte d’océan de l’idiotisation des esprits, le tout avec la bénédiction des intellectuels.

Existe-t-il seulement dans mon pays, des oasis pour les audaces de penser et de penser les audaces ? La tragédie camerounaise me replonge dans ce que Jean Marc Ela disait : « Pour vivre heureux au Cameroun, il faut être un ignorant ». Je vois nos intellectuels comme de grandes brasseries qui distillent l’imbécilité au point de faire de celle-ci notre identité citoyenne. Plus l’on plonge dans l’imbécilité et mieux l’on avance dans la citoyenneté.

La citoyenneté de la désolation est fonction des intelligences frigides, a-viriles. J’entends par intelligences frigides, celles qui pénètrent là où rien ne donne à pénétrer. C’est à partir d’elles que naissent une phraséologie ampoulée, insipide et désormais incapable de faire se lever un peuple devenu foules. Oui, il n’y a pas de peuples au Cameroun, nous avons un agrégat de foules, foules écrasées par les fantasmes et les illusions. Je suis alors citoyen d’un pays où le non-objet beaucoup plus que le sans-objet constitue l’appétit d’une pensée à l’anorexie sévère prononcée. Pensée de piétinement et piétinement de la pensée animent nos intellectuels qui, pour dire, deviennent des intellectuels de greffe. La vigueur et la rigueur de la pensée ne sont qu’une perroquétisation du si bien dit que l’on dit aujourd’hui si Mal. On ira chez Eboussi, Mveng, Njoh Mouelle, Jean Marc Ela, Towa, Hebga, Joseph Ngoue pour dire trop mal le mal-être des Camerounais rongés par une existence humainement indigeste. Nous sommes aujourd’hui dans l’excellence de la médiocrité animée par des zombies de la pensée. La titrophilie, sorte de cache-sexe de l’ignorance, vernit une intelligence ankylosée et en voie de ménopause très avancée.

La tragédie de nos intelligences débouche sur la catastrophe existentielle qui fait que l’on doute de notre inscription dans le sens de l’histoire. Ne peuvent alors émerger que des intelligences alimentaires, intelligences spécialisées dans une philosophie des coups bas. La pensée devient une intelligence vorace. Ici, on bouffe les intelligences en colère qui osent là où les penseurs de système, sortes d’intellectuels organiques, ont congédié tout appétit de dire autrement le monde.

Face à un système politique qui dit NON aux droits à la vie, à la fierté d’être, nos intellectuels ne peuvent que produire des idées de climatiseur, celles-ci ignorent tout des mondes chauds, mondes de Elig-Edzoa, de Mvog-Atangana Mballa, de Ndokotti, de Mvog-Ada, de Mandjack. La pensée ankylosée est fruit d’une intelligence sclérosée. Je vois dans nos intellectuels, des penseurs à la pensée essoufflée, n’ayant jamais entrepris le moindre effort. 

Alors, Émergence ? Avenir d’un gros mensonge !

Père NGIMBUS.

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