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Université de Douala

by EDC
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Les grévistes se confondent en excuses

La mauvaise interprétation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).

Douala, 13 juin. L’après midi est profondément avancé. Les discussions entre le recteur de l’université de Douala et les personnels d’appui en grève ont débuté à 11 heures. « Vous levez votre mot d’ordre de grève ou vous ne le levez pas ? » Interroge posément mais fermement le Pr Xavier Etoa, recteur de l’université de la capitale économique. La réponse des personnels d’appui ne se fait pas attendre. « Nous le levons ! Tout de suite ! » Clament dans un tonnerre d’applaudissements ceux-là qui, trois heures précédemment, étaient sûrs de faire une revendication hautement pertinente.

Avant ce revirement, les excuses ont plu à n’en plus finir. « Vous êtes notre père, nous sommes surpris par votre ton paternel. Je vais vous dire une chose. J’avais déjà déchiré toutes les photos que j’avais de vous. J’aurai même pu vous lancer les pierres à votre insu. Je tiens à demander pardon publiquement, nous avons été induits en erreur. Et je vais vous dire que nous avons été manipulés. Je ne vais pas vous cacher l’identité de celui qui nous a tant manipulés, nous poussant à la grève. Il s’agit de Teerens Ateh (président du bureau exécutif national du SYNAPAUC, le syndicat des personnels d’appuis des universités d’Etat au Cameroun). C’est lui qui a toujours manipulé, de même que votre entourage, M. le recteur. Il y a des gens autour de vous qui ne vous rendent pas service », accuse un personnel d’appui.

A cette charge, s’ajoute une autre, toujours d’un personnel d’appui, qui extériorise ce qui excitait les 700 personnels grévistes de l’université de Douala. C’est la mauvaise interprétation salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), que les délégués du personnel ont expliqué à leur manière à leurs collègues. « Quand le SMIG est passé de 28 000 à 36 000, il nous a été dit que de la catégorie 1 à la catégorie 12, il y avait augmentation, c’est l’information à nous donnée par les délégués du personnels. Du coup nous avons vu que nous méritions une augmentation de 45 %. Nous nous sommes dits, enfin nous allons nous marier pour ceux qui sont célibataires, nous construire un toit. Nous avons créé un groupe whatsApp où nous vous insultons  et vous vilipendons. Pourtant si on avait eu la bonne information, on serait même plutôt venus négocier avec vous. Toutes nos excuses, nous sommes vos enfants », confesse un autre.

Pourtant avant ce relâchement, plus rien n’allait entre le recteur et les personnels d’appui de l’université de Douala. Ceux –ci estimaient que l’université confisque leur dû depuis l’augmentation du SMIG, tout en ignorant les mécanismes par lesquels leurs salaires sont rassemblés. A ce sujet, rappelle le Pr Xavier Etoa, il s’agit des subventions de l’Etat, soit un total de 2,8 milliards de francs. Entretemps, depuis 1999, il y a eu une coupe – au ¾ – des revenus de ces personnels dans toutes les universités du Cameroun. Du coup, pour le cas de l’université de la capitale économique, l’on s’est retrouvé avec 2 cas de ces personnels qui gagnaient un salaire inférieur au SMIG. Une situation que l’actuel recteur a normalisée, les autres personnels ont vu en cela une preuve que de l’argent existe en abondance et l’on le confisque tout simplement.

« Vous êtes 700. Si on avait donc fait une augmentation de 45 % étant donné que c’est une subvention de l’Etat qui vous prend en charge. Une subvention qu’on peut même arrêter à tout moment, vous n’allez rien faire ! Dites moi donc, 45 %, allions nous tenir ? » Les personnels d’appui répondent par la négative. « Nous ne sommes donc pas dans deux camps opposés.  Je suis un mendiant de la paix sur le campus. De mes plus de 30 ans de services dans la haute administration, j’ai appris qu’il ne faut jamais laisser votre chef dos au mur. Nous avons des retards, la quatrième tranche (de la subvention) n’est pas encore arrivée, j’y suis. Ne jouez pas avec votre travail, que l’effet de masse ne vous entraine pas. Certains vous trompent, ils savent que s’ils quittent l’université ils iront ailleurs. Et vous ? Sachez donc que celui qui va à la course avec des enfants se retrouve toujours avec des genoux écorchés» Les personnels d’appui ont applaudi.

Aloys Onana

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