Selon la corporation, la pratique clandestine de la profession est un véritable fléau qui mine le secteur. Beaucoup évoluent sans être membres de l’Ordre national des architectes du Cameroun.
Le Président de l’Ordre national des architectes du Cameroun (ONAC), Louis Awono, s’est adressé le lundi 28 janvier 2019 à Douala, à plusieurs organes de presse au sujet de « l’exercice illégal de la profession d’architecte ». Selon la corporation, la pratique clandestine de la profession d’architecte est un véritable fléau qui mine le secteur au Cameroun. C’est pourquoi, dans son rôle de veille au maintien des principes de moralité et des règles édictées par le code de déontologie, l’ONAC lance un sérieux avertissement à tous ceux qui exercent illégalement le métier et à ceux qui utilisent frauduleusement le titre d’architecte. « La profession d’architecte est une profession réglementée et quiconque l’exerce sans autorisation s’expose aux peines », prévient le président de l’Ordre. « La pratique clandestine de ce métier se fait par des architectes qui ne sont pas inscrits dans l’Ordre. L’architecture n’est pas une activité commerciale, c’est une profession noble régie par une loi, avec une déontologie à respecter tout comme les autres Ordres, médecins, pharmaciens, avocats, notaires et autres », renchérit Prosper Mahou, architecte.
En effet, seulement 300 architectes sont inscrits dans l’Ordre dans tout le Cameroun. Pourtant, dans l’article 19 de la loi n° 90/041 d’août 1990 portant sur l’exercice et organisation de la profession d’architecte au Cameroun, l’Ordre national des architectes, également désigné l’Ordre, institué par la loi n° 75/12 du 8 décembre 1975 comprend « obligatoirement » tous les architectes exerçant au Cameroun.
Au cours de cette conférence de presse, les architectes ont également souligné la nécessité de faire connaitre à la population ce que c’est que le métier d’architecte. A ce titre, des journées portes ouvertes sont prévues du 05 au 06 février 2019 à Douala et à Yaoundé, du 08 au 09 février 2019 sous le thème : « Architectes pour tous ». Son objectif général est de faire connaître davantage, de participer à l’aide de la prise de décision dans le secteur, de se rapprocher des usagers de ce secteur, de conseiller et d’assister toute personne moral ou physique entreprenant un projet de construction. « Le climat actuel est celui de la participation timide des architectes camerounais aux différents projets de construction des villes et des campagnes. Cette participation médiocre résulte du fait de l’incompréhension et de l’ignorance persistante et de la négligence des administrations et usagers vis-à-vis des professionnels », confie Louis Awono.
Christian Happi