Gaston Eloundou Essomba est à Douala ce 22 février dire aux chefs d’entreprises pourquoi le pays broie du noir.
Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee) est à Douala ce 22 février au siège du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam). Il aura face à lui les adhérents du patronat unifié, mais aussi un homme qui n’a pas sa langue dans la poche, qui sait apprécier quand c’est bon et qui sait cogner dur lorsqu’il le faut : Célestin Tawamba, le président du Gecam.
C’est que, depuis septembre 2023, avec une accentuation en novembre de l’année dernière, les délestages dictent la loi. Presque toutes les entreprises sont en mode groupe électrogène quand c’est n’est pas un fonctionnement au gré de la disponibilité de l’énergie électrique. Les ménages, eux, sont surpris de la disponibilité de l’énergie électrique, quand l’absence de cette ressource ne les surprend plus du tout.
Le Minee, après des menaces restées sans le moindre effet chez Eneo, arrive à Douala pour un but. « L’objectif de cette rencontre est d’échanger avec les industries sur la problématique de la fourniture d’énergie électrique dans notre pays, sur leurs attentes mais aussi et surtout, de rassurer de la ferme volonté du gouvernement à leur fournir une énergie électrique de qualité et en quantité pour le développement de leurs activités, socle de la croissance économique de notre pays », indique Gaston Eloundou Essomba dans un communiqué rendu public.
En attendant les explications originales du Minee sur l’obscurité érigée en règle au Cameroun, de nombreux patrons disent attendre des réponses claires sur le barrage de Meve’le qui a avalé 400 milliards de FCFA et dont l’apport dans le réseau interconnecté sud ne se ressent pas. Ils attendent une date précise sur le démarrage du barrage de Nachtigal, sans oublier des réponses pratiques sur la fin des délestages.
Certains capitaines d’industrie s’interrogent sur la pertinence des promesses présidentielles car le 31 décembre 2023, Paul Biya a déclaré : « le barrage de Nachtigal, d’une capacité de 420 mégawatts, sera mis en service dans quelques jours. L’usine de pied du barrage hydroélectrique de Lom Pangar sera également opérationnelle en 2024. Elle permettra d’accroître l’offre énergétique dans la ville de Bertoua et ses environs. Plusieurs autres projets d’ouvrages hydroélectriques sont également envisagés ou en train d’être lancés. Il s’agit notamment des barrages de Kikot, de Minkouma, de Grand Eweng et de Bini à Warak. » Les chefs d’entreprise disent attendre un calendrier clair, « au besoin daté, ce qui permettra de mieux évaluer le sérieux du gouvernement », confie-t-on.
Aloys Onana