L’ancien administrateur directeur général de la Cameroon Airlines (Camair) a eu la ‘’grâce’’ de la maladie pour enfin sortir du pays.
Yves Michel Fotso peut enfin respirer l’air de la liberté. Du moins, le temps de recouvrer sa santé et voir quelle suite donner à sa sortie des frontières camerounaises. C’est que, a-t-on appris des sources officielles le 18 août, l’ancien administrateur directeur général de la Camair a été évacué au Maroc. Et non plus en France comme le supposait déjà l’hebdomadaire Jeune Afrique dans son édition numérique du 30 juillet.
Terrassé par la maladie – dont la nature est restée non dévoilée- le fils du milliardaire Victor Fotso –qui pèse plus de 450 milliards selon les données de 2008 – est sorti « appuyé sur les béquilles, amaigri, très affaibli, la décision de le sortir du pays ayant pris du temps malgré l’instruction présidentielle », confie une source bien introduite à Economie du Cameroun. A la suite du cet homme de 59 ans, les indiscrétions listent une poignée de quelques membres de sa famille, et non des éléments de la police ou autre pour assurer le retour à sa cellule une fois guéri. Ce qui pousse une voix à la primature à douter du retour au pays, évoquant le cas de l’ancien ministre des Finances (Minfi) et ancien ministre de l’Agriculture Essimi Menye.
En en effet, sorti du gouvernement le 2 octobre 2015, Essimi Menye est du coup écrasé par une hernie discale, surtout que, le 13 janvier de la même année, il avait déjà été entendu par le tribunal criminel spécial pour des affaires remontant à l’époque où il était Minfi.
Deux semaines durant donc, la rumeur sur sa possible incarcération enfle, pendant que cet ancien du Fonds monétaire international (FMI) est interné dans un centre hospitalier à Yaoundé. Il tente d’obtenir une évacuation sanitaire. La demande bute, avant de trouver grâce aux yeux de Paul Biya. Essimi Menye n’est plus jamais revenu au pays.
Yves Michel Fotso bénéficie aussi des bienfaits de la maladie. S’il ne revenait pas au Cameroun, il rejoindra alors bien d’autres avant lui, qui ont sagement réussi à passer entre les fourches caudines de l’Opération épervier. On liste par exemple Catherine Bankang Mbock, ancienne ministre des Affaires sociales, Jean-Marie Assene Nkou, impliqué dans l’affaire de l’avion présidentiel, Dieudonné Ambassa Zang, ex-ministre des Travaux publics, Jean-Marcel Dayas Mounoume, ex-DG du Port de Douala (PAD) – qui est sorti du pays le jour même où son affaire fut jugée pour malversations financières au PAD, Patricia Daisy Ename, ex-sous-directrice des finances de la CRTV, Justin Zeh Zeh ex-directeur des Finances du Feicom. D’autres ont tenté l’escapade, et ont été arrêtés à la frontière avec le Gabon.
En rappel, Yves Michel Fotso est accusé de détournement de deniers publics en coaction de la somme de 31 millions de dollars, soit environ 17 milliards de FCFA. Somme destinée à l’acquisition d’un aéronef présidentiel, par l’intermédiaire de la compagnie américaine GIA International. Interpellé le 1er décembre 2010 à Douala par la police judiciaire, le mis en cause faisait savoir en 2012 qu’il était disposé à rembourser 7,5 milliards de FCFA pour obtenir sa liberté. De nouvelles autres plaintes sont nées. Le conduisant à 25 ans de prison, puis, à une condamnation de prison et à la perpétuité. L’évacuation au Maroc pourrait bien être la fin du calvaire carcéral.
Aloys Onana
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Rien ne nous étonne d’un onana…Ceux qui sont en prison au pays des voleurs ont remis combien dans les caisses de l’État ???